《Est-ce ainsi que les hommes vivent ?》歌词

[00:00:00] Est-ce ainsi que les hommes vivent ? - Pierre Bellemare

[00:00:01] Written by：Léo Ferré/Louis Aragon

[00:00:09] Tout est affaire de décor

[00:00:11] Changer de lit changer de corps

[00:00:13] A quoi bon puisque c'est encor

[00:00:15] Moi qui moimême me trahis

[00:00:17] Moi qui me traîne et m 'éparpille

[00:00:19] Et mon ombre se déshabille

[00:00:21] Dans les bras semblables des filles

[00:00:23] Où j'ai cru trouver un pays

[00:00:29] Cœur léger cœur changeant cœur lourd

[00:00:31] Le temps de rêver est bien court

[00:00:33] Que fautil faire de mes jours

[00:00:35] Que fautil faire de mes nuits

[00:00:37] Je n'avais amour ni demeure

[00:00:39] Nulle part où je vive ou meure

[00:00:41] Je passais comme la rumeur

[00:00:43] Je m'endormais comme le bruit

[00:00:49] Estce ainsi que les hommes vivent

[00:00:54] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:01:02] C'était un temps déraisonnable

[00:01:04] On avait mis les morts à table

[00:01:06] On faisait des châteaux de sable

[00:01:09] On prenait les loups pour des chiens

[00:01:10] Tout changeait de pôle et d'épaule

[00:01:13] Le pièce étaitelle ou non drôle

[00:01:14] Moi si j'y tenais mal mon rôle

[00:01:16] C'était de n'y comprendre rien

[00:01:22] Dans le quartier hohenzollern

[00:01:24] Entre la sarre et les casernes

[00:01:26] Comme les fleurs de la luzerne

[00:01:28] Fleurissaient les seins de lola

[00:01:30] Elle avait un cœur d'hirondelle

[00:01:32] Sur le canapé du bordel

[00:01:34] Je venais de m'allonger près d'elle

[00:01:37] Dans les hoquets du pianola

[00:01:42] Estce ainsi que les hommes vivent

[00:01:48] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:01:56] Le ciel était gris de nuages

[00:01:58] Il y volait des oies sauvages

[00:02:00] Qui criaient la mort au passage

[00:02:02] Audessus des maisons et des quais

[00:02:04] Je les voyais par la fenêtre

[00:02:06] Leur chant triste entrait dans mon être

[00:02:08] Et je croyais y reconnaître

[00:02:10] Du rainer maria rilke

[00:02:16] Elle était brune et pourtant blanche

[00:02:18] Ses cheveux tombaient sur ses hanches

[00:02:20] Et la semaine et le dimanche

[00:02:22] Elle ouvrait à tous ses bras nus

[00:02:24] Elle avait des yeux de faïence

[00:02:26] Et travaillait avec vaillance

[00:02:28] Pour un artilleur de mayence

[00:02:30] Qui n'en est jamais revenu

[00:02:35] Estce ainsi que les hommes vivent

[00:02:41] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:02:49] Il est d'autres soldats en ville

[00:02:51] Et la nuit montent les civils

[00:02:53] Remets du rimmel à tes cils

[00:02:55] Lola qui t'en iras bientôt

[00:02:57] Encore n verre de liqueur

[00:02:59] Ce fut en avril à cinq heures

[00:03:01] Au petit jour que dans ton cœur

[00:03:03] Un dragon plongea son couteau

[00:03:09] Estce ainsi que les hommes vivent

[00:03:15] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:03:23] Comme des soleils révolus